Gueule cassée - Nouvelle - 5 Angebote vergleichen

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Rescapé de l'enfer de Verdun, il n'est pas seulement défiguré, il est mort vivant. Une nuit, la septicémie l'avait enlacé dans une longue étreinte mortelle. La fièvre le faisait divaguer. Léon avait tendu l'oreille. C'était incompréhensible, même si le mot maman revenait souvent. Léon ne connaissait que trop ce dialecte des derniers instants. Ce sursaut de vie sortait de tous les corps agonisants en un torrent de paroles insensées avant le râle fatidique. Alors Léon s'était rendormi. Même la mort, il s'en foutait. Peut-on encore mesurer l'horreur de la guerre quand le temps recouvre peu à peu les souvenirs? Les combattants de la Grande guerre sont revenus bousillés, cassés dans leur chair et dans leur crâne.Sébastien Gehan évoque avec délicatesse et talent les affres d'un revenant au visage défiguré.EXTRAITLe soldat Luc Martin revient du front de Verdun pour une permission de quelques jours dans son village. Arrivé à la maison, il dépose son sac, s'assoit bien fatigué et s'abandonne à ses pensées. Ses yeux ciel d'orage s'embuent. Une vague de tristesse s'abat sur lui comme un torrent brise les digues sous la force de flots trop longtemps contenus. La source de ce chagrin lui est aussi inconnue que ces lieux. Il repense au train, à ces wagons jetés sur les rails, à cette étrange sensation de son corps ballotté au milieu de tous ces visages inconnus, à l'impression déplaisante de n'être qu'un bouchon de liège lâché sur un fleuve de métal et de fumées noires. Il se remémore les paysages entraperçus au cours de son périple, ces myriades de champs émeraude, ces échardes de forêts, ces bras de rivière indolents. Il se rappelle les odeurs de l'hôpital, l'éther, le chloroforme, la Javel jetée à grands baquets pour nettoyer les flaques de sang sombre comme le goudron. Il repense à ces visages familiers, sans noms, sans prénoms, bandés de partout, tantôt momies silencieuses, surtout momies hurlantes de douleur.A PROPOS DE L'AUTEURC'était un 17 juin 1973. Peu de monde S.

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Gueule cassée: Rescapé de l`enfer de Verdun, il n`est pas seulement défiguré, il est mort vivant.Une nuit, la septicémie l`avait enlacé dans une longue étreinte mortelle. La fièvre le faisait divaguer. Léon avait tendu l`oreille. C`était incompréhensible, même si le mot « maman » revenait souvent. Léon ne connaissait que trop ce dialecte des derniers instants. Ce sursaut de vie sortait de tous les corps agonisants en un torrent de paroles insensées avant le râle fatidique. Alors Léon s`était rendormi. Même la mort, il s`en foutait.Peut-on encore mesurer l`horreur de la guerre quand le temps recouvre peu à peu les souvenirs Les combattants de la Grande guerre sont revenus bousillés, cassés dans leur chair et dans leur crâne.Sébastien Gehan évoque avec délicatesse et talent les affres d`un « revenant » au visage défiguré.EXTRAITLe soldat Luc Martin revient du front de Verdun pour une permission de quelques jours dans son village. Arrivé à la maison, il dépose son sac, s`assoit bien fatigué et s`abandonne à ses pensées. Ses yeux ciel d`orage s`embuent. Une vague de tristesse s`abat sur lui comme un torrent brise les digues sous la force de flots trop longtemps contenus. La source de ce chagrin lui est aussi inconnue que ces lieux. Il repense au train, à ces wagons jetés sur les rails, à cette étrange sensation de son corps ballotté au milieu de tous ces visages inconnus, à l`impression déplaisante de n`être qu`un bouchon de liège lâché sur un fleuve de métal et de fumées noires. Il se remémore les paysages entraperçus au cours de son périple, ces myriades de champs émeraude, ces échardes de forêts, ces bras de rivière indolents. Il se rappelle les odeurs de l`hôpital, l`éther, le chloroforme, la Javel jetée à grands baquets pour nettoyer les flaques de sang sombre comme le goudron. Il repense à ces visages familiers, sans noms, sans prénoms, bandés de partout, tantôt momies silencieuses, surtout momies hurlantes de douleur.A PROPOS DE L`AUTEURC`était un 17 juin 1973. Ebook.

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Rescapé de lenfer de Verdun, il nest pas seulement défiguré, il est mort vivant.Une nuit, la septicémie lavait enlacé dans une longue étreinte mortelle. La fièvre le faisait divaguer. Léon avait tendu loreille. Cétait incompréhensible, même si le mot « maman » revenait souvent. Léon ne connaissait que trop ce dialecte des derniers instants. Ce sursaut de vie sortait de tous les corps agonisants en un torrent de paroles insensées avant le râle fatidique. Alors Léon sétait rendormi. Même la mort, il sen foutait.Peut-on encore mesurer lhorreur de la guerre quand le temps recouvre peu à peu les souvenirs ? Les combattants de la Grande guerre sont revenus bousillés, cassés dans leur chair et dans leur crâne.Sébastien Gehan évoque avec délicatesse et talent les affres dun « revenant » au visage défiguré.EXTRAITLe soldat Luc Martin revient du front de Verdun pour une permission de quelques jours dans son village. Arrivé à la maison, il dépose son sac, sassoit bien fatigué et sabandonne à ses pensées. Ses yeux ciel dorage sembuent. Une vague de tristesse sabat sur lui comme un torrent brise les digues sous la force de flots trop longtemps contenus. La source de ce chagrin lui est aussi inconnue que ces lieux. Il repense au train, à ces wagons jetés sur les rails, à cette étrange sensation de son corps ballotté au milieu de tous ces visages inconnus, à limpression déplaisante de nêtre quun bouchon de liège lâché sur un fleuve de métal et de fumées noires. Il se remémore les paysages entraperçus au cours de son périple, ces myriades de champs émeraude, ces échardes de forêts, ces bras de rivière indolents. Il se rappelle les odeurs de lhôpital, léther, le chloroforme, la Javel jetée à grands baquets pour nettoyer les flaques de sang sombre comme le goudron. Il repense à ces visages familiers, sans noms, sans prénoms, bandés de partout, tantôt momies silencieuses, surtout momies hurlantes de douleur.A PROPOS DE LAUTEURCétait un 17 juin 1973.

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Fiction, Rescap de l'enfer de Verdun, il n'est pas seulement dfigur, il est mort vivant. Une nuit, la septicmie l'avait enlac dans une longue treinte mortelle. La fivre le faisait divaguer. Lon avait tendu l'oreille. C'tait incomprhensible, mme si le mot maman revenait souvent. Lon ne connaissait que trop ce dialecte des derniers instants. Ce sursaut de vie sortait de tous les corps agonisants en un torrent de paroles insenses avant le rle fatidique. Alors Lon s'tait rendormi. Mme la mort, il s'en foutait. Peut-on encore mesurer l'horreur de la guerre quand le temps recouvre peu peu les souvenirs ? Les combattants de la Grande guerre sont revenus bousills, casss dans leur chair et dans leur crne. Sbastien Gehan voque avec dlicatesse et talent les affres d'un revenant au visage dfigur. EXTRAIT Le soldat Luc Martin revient du front de Verdun pour une permission de quelques jours dans son village. Arriv la maison, il dpose son sac, s'assoit bien fatigu et s'abandonne ses penses. Ses yeux ciel d'orage s'embuent. Une vague de tristesse s'abat sur lui comme un torrent brise les digues sous la force de flots trop longtemps contenus. La source de ce chagrin lui est aussi inconnue que ces lieux. Il repense au train, ces wagons jets sur les rails, cette trange sensation de son corps ballott au milieu de tous ces visages inconnus, l'impression dplaisante de n'tre qu'un bouchon de lige lch sur un fleuve de mtal et de fumes noires. Il se remmore les paysages entraperus au cours de son priple, ces myriades de champs meraude, ces chardes de forts, ces bras de rivire indolents. Il se rappelle les odeurs de l'hpital, l'ther, le chloroforme, la Javel jete grands baquets pour nettoyer les flaques de sang sombre comme le goudron. Il repense ces visages familiers, sans noms, sans prnoms, bands de partout, tantt momies silencieuses, surtout momies hurlantes de douleur. A PROPOS DE L'AUTEUR C'tait un 17 juin 1973. Peu de monde s'en souvient malgr mes cris, mais je suis n ce jour l. Mes tudes d'histoires-go m'ont tellement passionn que j'ai fait cinq annes d'un DEUG de Sciences-Humaines. J'ai crit des tas de nouvelles. Plus de 70. Autant de romans inachevs tranent dans mes cartons. J'ai crit deux pices de thtre, des contes pour enfants, et d'autres vraiment pas pour les enfants. J'ai gagn quelques prix dans des concours de nouvelles dont celui des Ancres Noires en 2007. Mais le plus beau prix restera toujours celui que Jean-Bernard Pouy m'a dcern en m'appelant "collgue". J'habite Le Havre. Gueule casse est ma premire publication officielle . eBook.