Un exil plus loin (Les exilés de L'Arcange t. 6) - 2 Angebote vergleichen

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9791092612080 - Michel Zordan: Un exil plus loin (Les exilés de L'Arcange t. 6)
Michel Zordan

Un exil plus loin (Les exilés de L'Arcange t. 6) (2014)

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ISBN: 9791092612080 bzw. 1092612084, in Französisch, 302 Seiten, Editions3Z, neu, E-Book, elektronischer Download.

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Port de Douvres, lundi 3 novembre 1947 La Cucaracha, la Cucaracha… une fois, puis deux fois. Assis à même le pont, le dos appuyé contre le bastingage, je sifflote. Et plus je sifflote, et plus le sentiment de révolte et de haine monte en moi. Seul papa avait compris ce que je ressentais vraiment. Aujourd’hui je dois m’éloigner. Mais pour éteindre définitivement cette révolte, cette haine, il n’y avait qu’une solution, revenir plus tard et débarrasser le monde de ces infâmes cafards. Et des autres, plus infâmes encore qui se cachaient derrière… Le jour pointe son nez, et je suis l’un des premiers à monter à bord du SS Andes. À peine sur le pont, une tripotée d’enfants, garçons et filles, encadrés par deux adultes se pressent sur la passerelle. Ils marchent bien rangés, chacun portant un baluchon, un peu à la façon de petits soldats. La plupart n’ont pas plus de 7 à 8 ans – à peu près mon âge, lors de mon arrivée en France. Ce paquebot n’est pas des plus luxueux, ni même des plus jeunes, mais l’essentiel est qu’il nous mène à bon port, dans l’hémisphère Sud à quelques seize mille kilomètres de la France. Transformé en navire de guerre en 40, puis démobilisé fin 45, repeint à la va-vite, le SS Andes a repris du service en tout début d’année pour être affecté aux transports des migrants vers l’Australie. Vers 9 heures le navire largue les amarres et je me dirige vers la salle à manger en quête du petit déjeuner. J’ai déjà pu constater durant les quelques mois passés en Angleterre, pendant la guerre, que nos divergences en matière de gastronomie sont abyssales. En contrepartie, leur full breakfast, même indigeste, vous cale l’estomac de très longues heures. Faut-il encore pouvoir l’avaler ! Il n’y a que quelques personnes assises dans une grande salle tout en longueur. Après cinq à six minutes d’attente, et sans même un bonjour, un serveur aux allures de baroudeur de gargote dépose devant moi une tasse de thé bouillante, accompagnée d’une assiette fumante, aux odeurs de graisses brulées. Le bacon façon semelle côtoie des œufs mal cuits, visqueux, et des saucisses huileuses. Le tout agrémenté de pommes de terre écrasées baignant dans une sauce rosâtre. Je n’ai pas le choix, je suis condamné presque deux mois durant à ce régime, je dois absolument m’adapter. Et les Australiens, sont-ils plus respectueux des estomacs que leurs congénères Anglais ? Je constate que quelques autres passagers ont une opinion identique à la mienne, touchant à peine à leur assiette. Sans trop réfléchir je me lance à l’assaut… Je dois seulement penser à autre chose et je repense alors aux enfants montés à bord : qui sont-ils ? Durant la matinée je fais la découverte du navire. Je traine un peu, et lorsque j’accède à la salle de restaurant pour le déjeuner, elle est déjà au trois quarts vide. À peine assis j’aperçois deux petites têtes, l’une blonde l’autre rouquine, se cachant derrière les tables, progressant seulement lorsque les serveurs travaillent sur la partie avant ou en cuisine. Seules les mains apparaissent pour saisir, dans les assiettes, rosbeef, bacon et autres subsistances abandonnés. Même les patates écrasées disparaissent. Je me demande de quelle façon ils entreposent la nourriture. Sûrement en vrac dans un récipient, peut-être même dans un sac. En voilà deux qui ne font pas de manière, et qui doivent avoir très faim. La récolte est certainement partagée avec d’autres. Lorsque le baroudeur des gargotes avec son tablier crasseux se dirige dans leur direction dans l’intention de débarrasser les tables, je l’interpelle dans un anglais approximatif ; S’il vous plait monsieur, pourrais-je avoir un peu d’eau ? À contrecœur l’homme fait demi-tour et repart vers son antre. Les petites mains réapparaissent à quatre ou cinq reprises. Puis les deux têtes progressent vers la sortie. Je n’attends pas ma commande et me lève dans l’intention de les suivre à distance. Dans quelle partie du bateau a-t-on pu les loger ? Format Kindle, Format: Ebook Kindle, Étiquette: Editions3Z, Editions3Z, Groupe de produits: eBooks, Publié: 2014-06-13, Date de sortie: 2014-06-13, Studio: Editions3Z, Vente de rang: 377308.
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9791092612080 - michel zordan: Un exil plus loin
michel zordan

Un exil plus loin (2014)

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Choisir l'exil, partir très loin par peur de commettre l'irrémédiable. Choisir l'exil pour rompre avec cette malédiction qui poursuit ma famille. Mais surtout, partir à l'autre bout du monde, creuser une barrière de 16000 kilomètres pour empêcher le malheur de rebondir sur moi, et d'atteindre mes proches. Sylvio pense qu'il est l'élément sur lequel le malheur rebondie pour atteindre ses proches; le rocher, le tronc d'arbre sur lequel la balle ricoche pour tuer. Mais peut-ont recommencer une nouvelle vie sans faire totalement abstraction du passé ? Peut-ont recommencer une nouvelle vie en conservant des liens très étroits avec une famille que vous aimez et qui vous aime? Le chagrin, la fuite sont-ils les seuls exutoires du malheur? Et si la solution était d'inconsciemment s'exposer, enfin que le malheur vous touche de plein fouet et ne puisse cette fois rebondir? Le malheur était-il fourbe, malhonnête, vicieux? Le malheur peut-il permettre des moments heureux, très heureux même, pour mieux vous désarmer, pour vous rendre vulnérable, faisant baisser votre garde, pour mieux atteindre son but… Et vous rendre malheureux très malheureux…Mais le malheur se fatigue aussi… c'est alors qu'il faut savoir en profiter.
Lade…